dimanche 28 février 2016

L'origine géographique de l'ancien occitan littéraire

Heinrich Morf (1854-1921) était un universitaire suisse spécialiste de la dialectologie  (notamment de l'arpitan et du romanche; on lui doit le projet de dictionnaire des patois romands) et de la philologie romanes. En 1910, il commence à enseigner à l'Université de Berlin. L'année suivante, il est admis à l'Académie Royale des Sciences de Prusse. C'est dans les comptes-rendus de celle-ci, les Sitzungsberichte der königlich Preussischen Akademie der Wissenschaften, qu'est publié en 1912 son article sur l'origine de la koinè littéraire de l'ancien occitan (“Vom Ursprung der provenzalischen Schriftsprache”).

Deux comptes-rendus de son texte paraissent en 1913, dans le même numéro de la Revue des Langues Romane. L'un en italien, par Giulio Bertoni, l'autre en français par Juli Ronjat. Les deux apportent des corrections à certaines affirmations de Morf. Ainsi, Ronjat souligne que le mot lemosin s'appliquer à l'ancien occitan ("ancien provençal") dans son ensemble.

Nous avons extrait les pages des Sitzungsberichte der königlich Preussischen Akademie der Wissenschaften de la numérisation en ligne sur le site de l'Internet Archive. Les pages des comptes-rendus proviennent de la copie numérisée des Revue des Langues Romanes réalisée par la Bibliothèque Nationale de France (site Gallica).

Cliquez ici pour lire ou télécharger Friedrich MORF. Vom Ursprung der provenzalischen Schriftsprache, ainsi que les comptes-rendus de Bertoni et Ronjat (n°107 des Documents pour l’étude de la langue occitane) sur le site de l’IEO Paris.

lundi 22 février 2016

La langue provençale ou langue d'Oc selon Frederic Mistral

Dès ses débuts à la tête du Félibrige, Frédéric Mistral s'implica fortement dans la rédaction de Armana Prouvençau, vitrine annuelle de la renaissance "provençale". Il y utilisait souvent des pseudonymes, comme "lou Felibre de Bello-Visto". En 1856, il publia sur quatre pages une introduction à la "langue provençale" avec une vision particulière des "parlers". Il en dénombrait quatre, celui du Rhône, le marseillais, le languedocien et le gascon.

Republier ce texte était l'occasion d'ajouter un certain nombre d'entrées du grand dictionnaire occitan-français de Mistral (lou Tresor dóu Felibrige) pour voir quelle était sa vision de la langue et de sa variété après s'être confronté à l'oeuvre d'Honnorat et aux remontées d'informations de félibres de "tout le Midi".

Il est évident que Mistral avait une vision large de la langue d'Oc ou provençal, correspondant à ce que nous appelons aujourd'hui occitan, et incluant parfois même le catalan. Ainsi, l'article lengo (langue) indique :

La lengo prouvençalo, la langue du midi de la France et de la Catalogne, nommée aussi lengo d'O, langue d'Oc, à cause de l'affirmation o (rom. oc), qu'elle emploie pour «oui».
L'article limousin  ajoute :

«La langue romane fut appelée limousine non seulement par les Italiens, mais encore et surtout par les Espagnols, chez lesquels elle fut longtemps en usage.» (Ducange). Cet usage de désigner la langue d'Oc ou langue provençale par le nom de langue limousine provient du lustre jeté sur elle par les troubadours limousins.
Cliquez ici pour lire ou télécharger les textes de Frédéric Mistral sur la langue provençale ou langue d'Oc (n°106 des Documents pour l’étude de la langue occitane) depuis le Site web de l'IEO Paris.

lundi 1 février 2016

Quand les Gascons parlaient Languedocien

La première édition du dictionnaire occitan-français de l'abbé Pierre de Boissier de Sauvages est parue en 1756 à Nîmes. Son titre complet est:  
Dictionnaire languedocien-françois ou choix des mots
languedociens les plus difficiles à rendre en François. Contenant un recueil des principales fautes que commettent dans la diction, & dans la Prononciation Françoise, les Habitants des Provinces Méridionales du Royaume, connus à Paris sous le nom de Gascons. Avec un petit Traite de Prononciation & de Prosodie Languedocienne. Ouvrage enrichi dans quelques-uns de ses articles de notes historiques et grammaticales, et d'observations de physique et d'histoire naturelle.


Cela souligne à la fois les incertitudes sur l'appellation de la langue occitane (languedocien, gascon...) et l'unité qu'il perçoit et répète d'ailleurs à l'article Franchimand que nous avons en partie reproduit en couverture.

Pour l'abbé, en 1756, les Occitans sont des Gascons qui parlent languedocien...

Pour des raisons de volume, nous avons scindé cette édition en deux parties. La première partie, avant les lettres A à D, inclut une critique de François Raynouard (parue en 1824 dans le Journal des Savants) sur la troisième édition de ce dictionnaire, réalisée en 1820-1821 par le petit-neveu de l'abbé de Sauvages (et déjà publiée dans notre collection). La seconde partie comporte les lettres E à Z.


Le dictionnaire provient de l'Internet Archive. L'extrait du Journal des Savants provient de Google Livres.

Cliquez ici pour lire ou télécharger le Dictionnaire languedocien-françois édition de 1756 A-D de l'abbé de Sauvages (n°104 de la collection Documents pour l'étude de la langue occitane) depuis le site de l'IEO Paris.

Cliquez ici pour lire ou télécharger le Dictionnaire languedocien-françois édition de 1756 E-Z de l'abbé de Sauvages (n°105 de la collection Documents pour l'étude de la langue occitane) depuis le site de l'IEO Paris.